BF

BERNARD FAUCON

BERNARD FAUCON

LIRE

FICTIONS VRAIES

La mise en scène photographique fut le chant du cygne de la photographie, le dernier stade avant le règne de l’image pure, publicitaire. Un moment où l’on croyait encore suffisamment au pouvoir de vérité de la photographie pour s’offrir le luxe de construire des fictions vraies.

 

La photographie est peu de chose. La plus merveilleuse photo est presque rien. Mais ce presque rien est coriace, il s’engouffre partout comme la vie.

 

Comment renoncer à cette évidence de la lumière et de la chaleur qui ont éclairé et réchauffé une fois, cette unique fois ?

 

Il n’y a pas une journée de ma vie que j’aurais envie de revivre, il n’y en a pas une seule sur laquelle ne soit passée, si furtivement que ce soit, l’onde de l’effroi. Et pourtant ma fuite en avant est talonnée par la nostalgie, comme si quelque chose avait vraiment valu la peine…