FAÏENCES D’APT
Bernard André
1751 – 1813
Bernard Joseph
1793 – ?
Bernard Jean-André
1813 – 1898
Bernard Joseph
1838 – 1923
Bernard André-Félix
1866 – 1907
Bernard Joseph Georges
1905 – 1973
Faucon Mady et Francis
1929 – 2018 et 1926 – 2017
Faucon Jean
1955 – 2001
Faucon Pierre
1961 – 2005
L’histoire de la famille Bernard se confond avec celle des faïences d’Apt, des terres marbrées, inspirées par la richesse naturelle en argiles de couleurs, apparues au milieu du XVIIIe siècle à Apt et au Castellet.
Le sixième et dernier de la lignée Bernard fut Joseph (1905-1973). Le plus talentueux, le plus inventif et le plus passionné de la dynastie. Un de ces grands artisans-artistes qui se fondent dans leur métier, inventent leur vie, leur bonheur, dans leur atelier. Aux côtés, toutefois, dans le cas de Joseph, de la belle et infatigable Odette !
On doit à Joseph Bernard l’invention (partagée avec le potier Léon Sagy) du mélange dit « flammé », poussé à un niveau de lyrisme des matières qu’aucun de ses descendants n’a égalé. On lui doit des décors floraux d’une rare finesse, ainsi que le style d’incrustations qu’il a développé, à la fin de sa vie, au Maroc à l’invitation du Roi Hassan II.
Avec Francis, le gendre de Joseph Bernard, et ensuite Jean et Pierre, les petits-fils, la dynastie a changé de nom, elle est devenue : Faucon.
Francis, qui venait d’un tout autre horizon familial, a produit, en marge de la tradition, à temps perdu, selon sa nature fantaisiste et généreuse, des poteries merveilleuses qui ont enchanté ses amis, sont devenues inséparables de leur quotidien.
Jean, qui aurait sans doute préféré être humoriste ou chanteur de variété, a recueilli et fait prospérer, avec son talent de grand séducteur, la manne des générations. Il a constitué un carnet d’adresse faramineux, excellé dans la production de services de tables prestigieux. Il a fait danser toute la vallée d’Apt, et il est mort, bien jeune, d’avoir trop aimé la vie !
Pierre qui avait passé sa vie dans les airs, champion de parapente, a succédé à Jean dans des circonstances difficiles, malade, avec une espérance de vie très courte. Une conversion du ciel à la terre, aux terres, qui ne manquait pas de sens. Il a employé le peu de temps qui lui restait à épurer la tradition, rajeunir les couleurs, inventer le mélange « plume » et le camaïeu de gris. Il a aussi introduit de nouveaux décors, aériens, sortes d’ailes d’anges, comme « les ganses ».
C’est Mady, la fille de Joseph, mère de Jean et de Pierre, qui a honoré les dernières commandes en suspend à la mort de Pierre et fermé officiellement l’atelier en 2007.